L'Administration Bush se prépare à envahir l'Iran en 2004, par John Stanton (23 Mars 2003)

(visiblement, il s'est trompé d'année..)


Même si la Syrie est la prochaine sur la liste, selon les auteurs de "A Clean Break: A New Strategy for Securing the Realm" - Richard Perle et Douglas Feith - c'est l'Iran qu'ils veulent. De leur point de vue, le moment est venu de venger le renversement du Shah en 1970 et la prise de pouvoir par Khomeiny (exilé à l'époque en France), l'occupation de l'Ambassade des États-Unis, la prise d'otages qui s'ensuivit, la tentative ratée pour les libérer et qui ridiculisa les militaires Américains, et les actions terroristes réciproques durant des années entre les deux pays (la marine US abat un avion de ligne Iranien, des terroristes appuyés par l'Iran attaquent des soldats américains, etc). Peu importe qu'en 1953, les services secrets Américains, Britanniques et Israéliens aient été responsables du coup d'Etat qui renversa le premier ministre nationaliste Iranien Mossadegh et qui devait déclencher un conflit régional avec l'Irak et une haine des États-Unis qui perdure encore aujourd'hui. La même stupidité fut répétée en 1963 en Irak, lorsque les services secrets Américains, Britanniques et Israéliens montèrent un coup d'état qui renversa le premier ministre Assem (un jeune homme de 25 ans appelé Saddam Hussein joua un role clé dans cette opération) et qui devait déclencher un conflit régional avec l'Iran et une haine des États-Unis qui perdure encore aujourd'hui.


Rien n'a changé en 2003. C'est une question d'économie. Dans les années 50 et 60, les États-Unis et la Grande Bretagne étaient préoccupés par les nationalisations du pétrole en Iran et Irak. En 2003, c'est la même chose. Les États-Unis consomment environ 30 pour cent de la production énergétique mondiale avec seulement 5 pour cent de la population. "Nous avons 50 pour cent de la richesse mondiale et seulement 6.3 pour cent de la population. Dans une telle situation, notre véritable têche...est de créer une série de relations qui nous permettent de maintenir cet état de disparité. Pour ce faire nous devons nous débarrasser de tout sentimentalisme... nous devons cesser de penser aux droits de l'homme, de l'amélioration des niveaux de vie ou de démocratisation." Selon George Kennan en 1948. (voir aussi l'excellent article de Richard Heinburg pour en savoir plus sur les États-Unis et l'Eurasie www.onlinejournal.com).


Les États-Unis et l'Europe Occidentale ont suivi sans états d'âmes les conseils de Kennan et ne peuvent rejeter la faute que sur eux-mêmes pour la folie qui règne au Moyen-Orient et dans le Golfe Persique. Pendant plus de 50 ans, par des coups d'Etat, des frappes aériennes préventives et une propagande féroce, les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France, Israël et d'autres pays Européens sont engagés depuis longtemps dans des actions "préventives" en attaquant et en "décapitant" les dirigeants légitimes des pays de la région.

Et pourtant, nombreux sont ceux qui posent la question bête : "Pourquoi nous haïssent-ils ?"


CRIMINELS DE GUERRE AMÉRICAINS EN ACTION


Dick Cheney, Paul Wolfowitz, Donnie Rumsfeld, Richard Armitage, Elliot Abrams, Zalmay Khalilzad et d'autres futurs criminels de guerre sont impatients d'en découdre avec l'Iran. C'est au tour de l'Iran de connaître la version moderne de Blitzkrieg de l'Allemagne Nazie, connu sous le nom de Campagne Américaine de Choc et de Stupeur créée par le criminel de guerre en chef Harlan Ullman. Ullman écrit dans le journal du Révérend Moon, le Washington Times, et est un membre éminent du Centre d'Etudes Stratégiques et Internationales [Center for Strategic and International Studies] où le Département de Sécurité de la Patrie [Department of Homeland Security] fut initialement conçu.


Du 21 au 24 mars 2003, l'espace aérien iranien fut violé en toute impunité par des avions américains. Les États-Unis attaquèrent les sites industrielles pétrolières de Khorramchahr, Abadan et Manyuhi [orthographe original en anglais- ndt] en Iran, près de la péninsule de Faw et Umm al Qasr [idem - ndt] contrôlée par les États-Unis, la Grande Bretagne et le Koweït - autant de points de contrôle pour le détroit de Satt Al Arb par lequel ont transité des milliards de gallons de pétrole brut vers les États-Unis, la Grande-Bretagne et le Japon. Les cibles principales furent les raffineries et les dépôts d'Abadan. Il y a eu des dégâts mais pas de victimes. Des bombardiers américains et britanniques ont aussi survolé Arvand-Kenar en Iran en direction de l'Irak. L'Iran a protesté contre ces violations du droit international, mais sans succès. Les officiels du Pentagone ont déclaré que ces attaques étaient dus à des "erreurs de tir" de missiles de croisière. Ce qui est improbable.


Ces attaques (et ces survols), semble-t-il, faisaient partie d'un ensemble de cibles que le commandement militaire US avait prévu pour tester, ou déclencher, la défense aérienne Iranienne dans l'optique d'une invasion de l'Iran qui aura probablement lieu si George Bush II arrache la présidence des États-Unis en 2004. Ce sont aussi des avertissements lancés à l'Iran de ne pas se mêler dans une zone d'influence devenue Anglo-Américano-Koweïtienne.


LES PLANS D'ATTAQUE CONTRE L'IRAN


Entre avril 2003 et Novembre 2004, les États-Unis, la Grande-Bretagne et Israël accentueront les opérations de déstabilisation en Iran et lanceront une campagne globale de désinformation pour affaiblir la direction politique et militaire du pays. Ils expliqueront alors au peuple Américain à quel point le pays est devenu instable. Les médias sortiront alors des placards des reportages sur la prise d'otages et montreront des images d'Américains en colère dans les années 78-80. On verra les hommes de main de Khomeini en train de pendre et d'exécuter les membres de la police secrète du Chah. Des films tels que "Jamais sans ma fille" de Sally Field qui décrit les iraniens comme des gens "mauvais" seront diffusés. Reza Pahlavi, fils de l'ancien Chah, sera interviewé plus souvent par CNN, Fox, ABC, NBC, CBS et PBS.


Ils diffuseront des images de l'attentat de 1983 contre un immeuble de la marine US au Liban, attribué aux Hezbollah soutenus par l'Iran. Comme par hasard, le 17 mars 2003 à Washington DC, les familles de marines tués dans l'attentat ont reçu l'autorisation d'entamer une action en justice pour obtenir 2 milliards de dollars d'indemnités du gouvernement Iranien. Selon le Washington Post, à qui on peut parfois se fier, "le juge Royce C. Lamberth a jugé que les survivants et les familles pouvaient poursuivre l'Iran dans le cadre de la loi de 1996 qui autorise les citoyens américains à entamer des actions en justice contre les pays qui soutiennent le terrorisme. 'Les forces militaires des États-unis représentent tout ce que nos ennemis détestent de ce pays,' écrivit le juge Lamberth. 'Ne pas autoriser les militaires (à entamer des poursuites) créerait un précédent pervers qui encouragerait les états qui soutiennent le terrorisme à attaquer le personnel militaire non-combattant'. Des centaines de proches se sont présentés dès le premier jour pour témoigner et présenter les éléments qui permettront de démontrer le rôle de l'Iran dans l'attentat. L'Iran n'a pas envoyé de représentant au procès." Lorsque l'Irak sera occupé, les médias se pencheront sur l'Iran et le procès en cours.


PAS D'ÉCHAPPATOIRE

Déjà, certaines sources indiquent que des éléments de la CIA sont en action autour et à l'intérieur de l'Iran, que des forces spéciales Anglo-américano-australiennes opérant à partir de l'Afghanistan et du Koweït - et de la province Américaine de l'Irak - se préparent discrètement depuis des mois à intervenir en Iran. Iran se retrouve à présent entouré de tous les cotés par des forces pro-US et Britanniques. L'opération "Liberté en Iran" sera déclenchée avec les mêmes stratégies et tactiques que pour l'opération "Massacre en Irak". L'Iran n'a pas beaucoup d'options. Une serait d'accélérer son programme nucléaire et de réussir l'essai d'un engin nucléaire. Cela pourrait ralentir une invasion menée par les États-Unis. Une autre option serait de devenir membre d'une contre-alliance qui inclurait la Russie, l'Inde, la France, l'Allemagne et la Chine. La dernière option, bien-sur, serait de "désarmer" ou partir en "exil".


Les croisés du 21eme siècle, George Bush II et Michael Leedon (de Benador Associates, AEI, conseiller de Bush), croient en leur quête judéo-chrétienne pour écraser l'Islam, jugé comme une religion illégitime et vicieuse qui s'est mise en travers des routes du pétrole. La campagne en cours dans la région n'est rien de moins que l'extension des Croisades de 1096. Leeden a abattu sa carte Divine lorsqu'il déclara, avant l'agression des États-Unis contre l'Irak, qu' "avec la volonté de Dieu, le Jour du Jugement Dernier arrivera au Moyen-Orient et les peuples qui ont tant souffert en Syrie, en Irak, en Iran et en Arabie-Saoudite seront bientôt libres." Mais comme l'a fait remarquer Ahmad Faruqui, dans le journal Asia Times, ce que l'histoire qui se répète.

"Le monde Arabe se souvient des mots prononcés par le général Britannique Allenby, un descendant des Croisés, lorsqu'il entra dans la ville de Jérusalem le 9 décembre 1917, "C'est maintenant la fin des Croisades !". Le monde Arabe n'a pas oublié non plus les mots et le ton employés par le général français Henri Gouraud lorsqu'il entra à Damas en Juillet 1920. Marchant vers la tombe de Saladin près de la Grande Mosquée, Gouraud lui donna un coup de pied et s'exclama "Réveille-toi Saladin, nous sommes revenus. Ma présence ici est la consécration de la victoire de la Croix sur le Croissant".

Pas plus ne seront oubliées dans 100 ans les proclamations de George Bush II et Tony Blair.


John Stanton cioran123 yahoo.com ,
écrivain basé en Virginie et spécialisé dans les questions de sécurité
nationale.

Copyright J Stanton 2003.
For fair use only / pour usage équitable seulement .

Source : Cuba Solidarity project

 

 

 

 

 

 

 

 

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