Thésards exploités par un enseignant chercheur vendu au privé

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Thésards exploités par un enseignant chercheur vendu au privé

En secret, ses étudiants ont synthétisé des grammes et des grammes de molécules, à sa demande, dans son labo de l'université AAA. Lui, XXX , enseignant chercheur reconnu, vendait ces produits à RRR, une société pharmaceutique américaine. Ce commerce, monté en toute illégalité, pendant au moins 10 ans, lui aurait procuré des centaines de milliers de dollars, versés par RRR sur un compte ouvert en Suisse. Ses étudiants, thésard ou post doctorants, étaient rémunéré une misère, quelques milliers de francs, payés de la main à la main. [...]

L'affaire a été révélé par la secrétaire de XXX qui a été interdit d'exercice pendant 2 ans ...(violation du statut de la fonction publique, faits contraires à l'honneur et à la probité)

"Cette situation était une honte", clame BBB, ancien étudiant marocain de XXX, présent dans son laboratoire de 1989 à 1996. Il a synthétisé des molécules les deux dernières années, a gagné, en tout, quelque 2300 euros. "On était payé cash, dans son bureau, les billets dans une petite enveloppe", raconte t-il. Et il ne fallait surtout pas en parler. "il proposait ces synthèses aux étudiants sans argent, souvent d'origine marocaine. Il savait que pour nous, c'était ça ou un boulot de veilleur de nuit." BBB a dû produire 5 grammes d'épibatidine, produit très toxique,en sept mois de travail à temps presque plein. Il a surtout pris des risques importants pour sa santé. Pour tout ça, il a touché 1100 euros. Sur le catalogue de RRR, le gramme d'épibatidine est vendu 320 000 euros.

Mais comment la hiérarchie et les collègues de XXX ont-ils pu, durant toutes ces années, ne rien entrevoir ? Parmi les enseignants qui acceptent aujourd'hui de parler, la réponse est unanime : ils savaient que les étudiants fabriquaient des molécules, en marge de leurs thèses, mais pensaient que les produits étaient vendus au bénéfice du laboratoire. Pour cela, il aurait fallu que l'université ait passe un contrat avec RRR. La possibilité de passer des contrats avec des entreprises permet aux laboratoires universitaires de financer l'achat de produits et de matériel indispensables à leurs recherches. Ici, cette convention n'a jamais existé. Les collègues de XXX pouvaient-ils l'ignorer ? "quand un contrat, en bonne et due forme, a été signé avec une entreprise, c'est public, les gens en parlent", raconte un ancien étudiant. Alors ? " Je vois mal comment les collègues de XXX pouvaient ignorer l'absence de toute convention."

Extrait d'un article
du monde 11 sept 02

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   Au moins, les thésards en maths n'y laissent pas leur santé !