.

Roumanie 1989

 

Fin janvier 1990, on su que les images atroces du charnier de Timisoara et du génocide perpétré par les monstres "arabes" de la Securitate, en Roumanie, étaient le résultat d'une mise en scène, que les cadavres alignés sur des draps blancs, n'étaient pas les victimes du massacre du 17 décembre 1989, mais des morts déterrés du cimetière des pauvres et offerts complaisamment à la télévision. Le faux charnier de Timisoara est sans doute la plus importante tromperie depuis l'invention de la télévision. Ces images ont eu un formidable impact sur les téléspectateurs qui suivaient depuis plusieurs jours avec passion les évènements de la "révolution roumaine".

Le bilan officiel des victimes pour toute la Roumanie est de 689 morts, pas 70 000. À Timisoara, il y aurait eu entre 90 et 147 victimes, pas 12 000. La maman présumée avait succombé à une cirrhose du foie le 8 novembre 1989. La petite fille, qui n'était pas sa fille, avait péri de la mort subite du nourrisson. On avait déterré leurs corps de la fosse commune.
Une telle manipulation était sans précédent dans l'histoire de la presse et constituait une information énorme à elle seule. Elle aurait dû faire réfléchir les journalistes, les éditeurs de journaux les responsables politiques qui avaient appelé au "droit d'ingérence" sur foi d'images et d'informations truquées et failli envoyer les "brigades internationales" en Roumanie. Mais non. L'imposture n'a été qu'à peine dénoncée, souvent brièvement et dans la profondeur des pages intérieures. Certains médias ont même été jusqu'à qualifier d'imposteurs ceux qui dénonçaient la mystification. D'autres ont été jusqu'à dépêcher des "envoyés spéciaux" à Timisoara, pour confirmer, contre toute évidence, l'existence de charniers et la vérité du génocide. La Roumanie était un pays fermé et secret. Peu de spécialistes en connaissaient les réalités. Et voilà que, à la faveur des évènements, des centaines de journalistes se retrouvaient au coeur d'une situation confuse, et devaient, en quelques heures, sans le secours des habituels attachés de presse, expliquer ce qui se passait à des millions de téléspectateurs. L'analyse montre qu'ils se sont le plus souvent borné à reprendre des rumeurs, des vieux mythes, qu'ils ont reproduits et ont raisonné par simple analogie.

Dans cette affaire roumaine, un mythe domine: celui de la conspiration. Cette conspiration est celle des "hommes de la Securitate" (police secrète roumaine sous l'ère communiste), décrits comme innombrables, invisibles, insaisissables; surgissant la nuit, à l'improviste, de souterrains labyrinthiques et ténébreux, ou de toits inaccessibles; des hommes surpuissants, surarmés, principalement étrangers (arabes surtout, palestiniens, syriens, libyens) ou des orphelins élevés et éduqués pour servir aveuglément leur maître; capables de la plus totale cruauté, malades, prêts à achever les mourants, éventrer les femmes enceintes, à empoisonner l'eau des villes... Tous ces aspects horribles que la télévision confirmait sont faux. Ni souterrains, ni Arabes, ni empoisonnements, ni enfants enlevés de leurs mères... Tout cela était pure invention, rumeur.
Le mythe de la conspiration est complété par celui du "monstre". Au pays de Dracula, il était facile de faire de Ceausescu (qui était incontestablement un dictateur et un autocrate) un vampire, un ogre, un satanique prince des ténèbres. Il incarne dans le récit mythique proposé par les médias le mal absolu, "celui qui s'empare des enfants dans la nuit qui porte en lui le poison et la corruption". Seul moyen de le combattre: l'exorcisme, ou le procès, car alors "expulsé du mystère, exposé en pleine lumière et au regard de tous, il peut enfin être dénoncé, affronté, défié. Telle fut la fonction du procès du couple Ceausescu qui à l'époque aurait pur mourir sur un bûcher.

Mensongères, toutes ces images vraiment logiques. Et venaient ratifier la fonction de la télévision dans un monde où l'on tend à remplacer la réalité par sa mise en scène. Beaucoup trop peu de journalistes ou de responsables de presse ont cherché à analyser cette énorme supercherie, dans son contexte, pour en tirer des leçons. (Ignacio Ramonet, le Monde Diplomatique)


Ukraine 2014

Les mrédias iront encore dans le mensonge en ignorant les bombardements des civils du Sud-est et les tendances néo-nazies de ceux au pouvoir à Kiev.

 

.

 


France 1961

 

Par contre, il est une page de notre Histoire qu'il est de mon devoir de conscience d'évoquer, de ma mission syndicale de développer, et dont mon engagement me dicte d'en exprimer les revendications qui s'imposent. L'événement dont je parle est, bien sûr, la manifestation pacifique des Algériens du 17 octobre 1961.

Préalablement, en prévision de la « gestion » de cette manifestation, un climat de haine a été insufflé de la part du Préfet de Police, Monsieur Papon, et, parallèlement, ses propos laissaient entendre à demi-mot que les « bavures » seraient couvertes. Dès le début de la manifestation, il semble que des informations mensongères, selon lesquelles les manifestants étaient armés et avaient tiré sur des policiers, circulaient. Le climat voulu, de peur, de haine, de désir de vengeance dans le camp des policiers s'est instauré, et les conséquences naturelles d'un tel contexte se sont produites. Les propos racistes d'une intensité jamais atteinte, les violences illégitimes, la torture, les actes de barbarie et les assassinats sommaires ont déferlé sur les participants à cette manifestation.

Officiellement, pourtant, seules deux ou trois victimes étaient à déplorer, et ce chiffre est encore aujourd'hui le bilan officiel de cette nauséabonde page de notre Histoire. Les historiens, eux, même les plus modérés, dénoncent, preuves à l'appui, plusieurs dizaines de morts et disparus, tous du coté des manifestants. Ils décrivent avec précision les passages à tabac, les tortures, les assassinats sommaires dont certains auraient été perpétrés dans la cour d'honneur de la Préfecture de Police.

Pour que l'horreur des exactions commises ne se reproduise plus, il est essentiel et fondamental d'avoir le courage d'avouer, à la hauteur de ce qu'elles ont été, les lourdes fautes commises par la volonté des plus hautes autorités qui ont manipulé les policiers de terrain et les ont excités pour en faire des fanatiques, en avouant enfin que la République, en conscience, a ensuite couvert ces horreurs en cachant toutes les preuves de leur commission. Pour que tous les policiers d'aujourd'hui puissent refuser l'héritage trop lourd et trop sale d'une histoire qui n'est pas la leur, et pour ne pas qu'octobre revienne, il faut avouer tout cela.

 


 

A Oran, le 12 avril 1962, une section de la CRS 34 est clouée au sol par le feu violent d'un commando OAS. Le lieutenant Yves Chezeaux, le brigadier Jean Robvieux et le gardien Noël Chombez sont tués, deux gardiens sont blessés. Les renforts qui arrivent sur les lieux sont également attaqués, le capitaine Fichot et sept gardiens sont blessés. (contact)

 

 

 Ecrire au webmestre

retour à l'accueil

.